Le propos
Une mise en jeu.
Deux robes identiques, conçues à la fois comme décor et costume, montées sur une sorte de crinoline faite à partir de balais couverts d'une cotonnade blanche en tissu gaufré évoquent par leur esthétique et leur amplitude un costume de princesse…
L'enjeu est de donner vie à ces artifices, de les habiter au delà de cette emblème possible de l'enfance, de les détourner avec humour et fantaisie, de les mettre en jeu et de leur donner caractère pour créer deux personnages distincts et décalés.
Ces robes semblant venir d'un autre temps inscrivent le mouvement dans des contraintes manipulatoires fortes et provoquent ainsi la nécessité d'un apprentissage : la leçon.
Un professeur autoritaire et une élève indisciplinée vont donc se confronter avec pour l'un, la volonté d'imposer sa discipline de la danse et pour l'autre le besoin de se libérer du carcan. L’exigence du « maître à danser » dépasse la mesure par l’emportement de son autorité. La question qui vient alors à l’esprit est celle du rapport au pouvoir.
Est-il l'expression d'un besoin de reconnaissance ?
Être reconnu dans ce que l'on est ou dans ce que l'on fait, quitte à étouffer la singularité d'un autre qui n'a comme seule issue pour exister que de s'émanciper dans une forme de désobéissance, sorte de révolution qui finit par triompher.
Photos : Gérard Brun
Les robes
Les robes de Michèle se réalisent avec des matériaux de toutes sortes…. Balais, fil électrique, fil de fer, plumes, plumeaux de ménage, texture diverses, associés au tissu.
A conception manipulatoire, les robes se définissent dans une esthétique particulière que la mise en situation théâtrale va révéler comme des personnages étranges chargés de mystère.
Bien au-delà d’un costume, ce partenariat avec l’habit dicte le processus de création chorégraphique. Il en donne la trame et la cohérence dans des formes d’expression inattendue.
De cette cohabitation originale naît un imaginaire développé en une fresque débridée.
Cette démarche artistique convoque l’énigme du costume manifestée dans une dimension verbale et dans l’acte chorégraphique.